INTRODUCTION
Indicateur de rentabilité et facteur essentiel de comparaison, le PNB est aujourd’hui dans le secteur bancaire primordial quant à la pérennité et au développement des établissements financiers. L’activité Banque a considérablement changé durant les trois dernières décennies. Jusqu’au début des années 80, l’intermédiation bancaire était l’une des composantes principales du PNB puis les réformes financières et monétaires (1984) ont considérablement modifié et diminué sa constitution. Les banques ont perdu leur situation de monopole avec l’ouverture des marchés financiers les obligeant à revoir leurs orientations stratégiques. L’objectif des banques est donc bien d’améliorer sans cesse le montant de leur PNB et pour y parvenir, elles doivent compenser certaines activités par d’autres, plus rémunératrices, en fonction de leur métier. Comme les autres entreprises, elles doivent permettre de rémunérer leurs salariés, fournisseurs et actionnaires tout en jouant leur rôle de financement de l’économie.
Dans un 1er temps, nous évoquerons les composantes du PNB puis dans un 2nd temps, nous étudierons ses tendances et évolutions.
I – Le PNB et ses composantes
A l’inverse d’une société classique, les établissements financiers ne parlent pas de CA mais de PNB.
Mesure la contribution spécifique des banques à l’augmentation de la richesse nationale.
Permet de faire face aux stratégies salariales, d’investissement, de distribution ou de provisionnement. Le PNB est donc le solde des revenus d’exploitations et des charges de même nature que la banque a dû engager pour générer ces produits, il est l’addition de 5 éléments :
1 – La marge d’intérêt
La marge d’intérêt = la marge d’intermédiation = solde net entre la rémunération des emplois effectués (CSL, PEL…) et le coût des ressources collectées (crédits court terme et MLT).
2 – Les commissions nettes
C’est le solde net entre les flux des commissions perçues auprès des clients (ou réseaux) et le flux des commissions payées aux apporteurs d’affaires ou sous-traitants : 26% du PNB des banques en 2005.
Commissions sur services (compte chèque, forfait) + commissions sur placements (assu vie) + commissions sur conseil (patrimoine) + commissions sur anomalies (rejet, dépassements).
3 – Solde des plus ou moins-values
Résultats dégagés sur les portefeuilles titres que la banque détient pour compte propre ou tiers soit 36% du PNB des banques en 2005.
4 – Les dividendes reçus
Produits reçus des filiales et participations. 5 – Le solde net entre les autres produits et charges d’exploitation
Refacturation de services auprès de filiales (exemple : crédit bail)
La lecture et l’appréciation détaillée du PNB d’une banque permet de connaître les orientations et les stratégies mises en place par l’établissement bancaire. Les contextes économique et concurrentiel ont fortement modifié les composantes du PNB.
II – Les tendances et évolutions du PNB
1 – Les tendances
La marge d’intermédiation des banques s’est fortement contractée ces 20 dernières années sous l’effet de plusieurs tendances :
. Du fait de la faiblesse des taux du marché monétaire : les dépôts clientèle réemployés à CT sur le marché interbancaire sont moins rémunérateurs et par ailleurs, la concurrence entre les banques pour collecter des fonds à taux non administrés poussent leur rémunération à la hausse avec une contraction des marges.
. La concurrence des établissements bancaire sur leurs propositions de taux long terme (prêts immo) qui sont constamment tirés vers le bas. L’acquisition de nouveaux clients coûte chère (fidéliser coute 10 fois moins cher), les taux étant désormais des produits d’appel sans marge.
. L’ouverture des marchés financiers : tous les agents économiques peuvent désormais se tourner vers le marché financier pour subvenir à leurs besoins de financement, de développement et d’investissement (= désintermédiation). Une concurrence acharnée sur les taux, des rendements de plus en plus élevés, une conjoncture économique défavorable ont conduit les banques à réorienter leurs stratégies de gain, en développant les commissions.
La part des commissions s’est notablement accrue dans la mesure où les banques françaises facturaient moins que leurs concurrents européens et où la baisse de la marge d’intermédiation étant un phénomène durable, il était nécessaire pour les banques de compenser cette diminution par la recherche de nouvelles sources de revenus et notamment la facturation de commissions. La part de celles-ci dans le PNB représente maintenant environ 40%. Les commissions sont désormais dans la ligne de mire de l’Etat et des associations de consommateurs qui regardent à la loupe les opérations prélevées sur le compte des clients (ex : relevé annuel de frais qui doit être envoyé depuis le 01/01/2009 d’après la loi Châtel). Les nouvelles reformes plafonnent le montant des commissions perçues.
2 – Les évolutions
Les activités de prestations de services connexes (PSC) et de services d’investissement (PSI) permettent d’augmenter le PNB par la création d’une marge commerciale.
. Pour les prestations de services connexes (PSC), les actifs comprennent les assurances vie, la gestion des OPCVM, les devises, les métaux mais aussi toutes les opérations de conseil pour les fortunes privées, les administrations et les entreprises (Asset management) mais aussi le conseil en ingénierie (gestion des hauts de bilan). Il s’agit d’actifs qui s’achètent en l’état et sont revendus à la clientèle.
. Pour les prestations de services d’investissement, elles regroupent les opérations sur les actifs financiers côtés, qu’il s’agisse d’introduction en bourse pour les émetteurs ou la conservation et la gestion de portefeuille pour les souscripteurs.
. Développement de services connexes : téléphonie, télésurveillance… Ces activités traduisent également l’image de la banque en tant que conseil et spécialiste.
Ces activités génératrices de PNB sont un enjeu prioritaire dans les politiques commerciales des banques.
CONCLUSION
La banque de détail reste toujours une valeur sûre dans le montant global du PNB des établissements bancaires, nous l’avons vu lors de la crise des subprimes où ces établissements ont pu limiter leurs pertes grâce à leur branche banque de détail. Néanmoins, elles se doivent de faire évoluer le volume de leurs commissions afin de compenser la baisse de la part de leur marge d’intermédiation, où les banques font de leur prêt immobilier un produit d’appel, et n’hésitent pas à rogner sur leurs marges pour y arriver. Etant à la base de la constitution des fonds propres, il est aussi un outil d’analyse des orientations passées et futures. Dans un contexte de concurrence accrue et avec une pression du législateur, de nombreux établissements orientent leur politique stratégique sur des rentrées pérennes grâce à la gestion d’actifs et les commissions positives.