Question 11 : Qu’entend-on par « Risque Systémique » et en quoi ce risque est-il d’une grave portée pour l’équilibre économique ?
Introduction :
On appel risque systémique le risque qu’un événement particulier entraine par réaction en chaine des effets négatifs considérables sur l’ensemble du système, pouvant occasionner une crise générale de son fonctionnement.
Pour le monde financier et la BRI (Banque des Règlements Internationaux), c’est un événement qui est à l’origine de pertes économiques importantes et/ou d’une perte de confiance généralisée, accentué par l’interdépendance entre les marchés financier, les intermédiaires et les acteurs de l’économie réelle qui entraine un dysfonctionnement du système financier et par contagion un impact très négatif et un déséquilibre majeur sur l’économie réelle.
Ce risque systémique a été clairement mis en évidence lors de la crise financière de 2008.
Pour mieux comprendre cette problématique, nous aborderons dans un premier temps ce qui caractérise le risque systémique en tant que tel, puis nous poursuivrions notre développement en étayant sa portée pour l’équilibre économique dans son ensemble.
1. Qu’est ce que le risque systémique ?
• Différents critères de mesure retenus peuvent être propices à la création d’un contexte de risque systémique :
- La taille des intermédiaires (établissements financiers), l’importance du bilan. → aléa moral et notion de « too big to fail ».
- L’absence de substitualité d’un acteur financier qui serait en difficulté (dépendance du système financier à une entité individuelle, parts de marché importante).
- L’interconnexion entre les institutions financières qui vont faciliter la propagation du risque systémique et sa contagion (Mondialisation et Banque Universelles / marché interbancaire, prêts et emprunts de titres etc …).
- Le rôle des banques centrales et des organismes de contrôle dont ils dépendent.
- Les moyens budgétaires dont disposent les Etats pour faire face à une défaillance.
• Quelles sont les activités à caractère systémique ?
- Les activités de crédit : risque de liquidité / possibilité d’accès aux facilités de refinancement des banques centrales / tarification des risques pris via la titrisation / désintermédiation et Shadow banking.
- Les activités d’assurance : Les assureurs supportent un risque de solvabilité spécifique à leur passif, correspondant au risque de sous-évaluation des engagements pris auprès des assurés (insuffisances de provisions techniques) et au risque de ne pas pouvoir faire face aux imprévus (insuffisance des réserves de capital).
- Les activités de marché : Les différentes failles dans la régulation des activités de marché (niveau de fonds propres réduit, risque d’illiquidité) constituent des incitations à l’accumulation de risques, notamment de liquidité dans un contexte de crise de confiance.
2. Quels risques pour l’équilibre économique dans son ensemble ?
• Sur le plan du système financier les risques identifiés sont :
- La crise de confiance et de liquidité → Le risque d’illiquidité : incapacité à pouvoir faire face à des retraits massifs de sa clientèle
- Le Crédit Crunch : contexte de resserrement du crédit se matérialisant par une réduction de la disponibilité générale des crédits ou par un resserrement des conditions requises pour leur octroi.
- Crise de valorisation d’actifs : le bien financé dévalue et devient de valeur moindre que le financement réalisé.
• Quel est l’impact de cette crise dans l’économie réelle ?
- Le crédit est un moyen de créer de la monnaie, à ce titre, les banques faisant une restriction de crédit, pénalisent les acteurs économiques dans leurs consommations et l’assouvissement de leurs besoins. Ce phénomène perturbe les échanges entre les vendeurs et les acheteurs qui ne se rencontre pas, par manque de ressources financières. Les marchés se figent et l’activité économique se détériore (marché de l’immobilier, de l’automobile etc).
De fil en aiguille, les entreprises voient leur chiffre d’affaires reculer et ont alors également des difficultés à répondre à leurs besoins (développements, investissements, etc.). Afin d’y faire face elle procèdent bien souvent à des campagnes de licenciements, contribuant à la hausse de chômage.
Conclusion :
Au vu des éléments évoqués, il est indéniable qu’un risque systémique majeur entrainerait de fait un risque grave sur l’équilibre économique mondial.
L’interdépendance des acteurs économique mondiaux montre que la nécessité d’une politique prudentielle coordonnée entre Etats et l’intervention d’un mécanisme de surveillance bancaire mondial est indispensable. La crise des subprimes de 2008 en est la preuve.
Ces dernières années, l’émergence d’une réglementation renforcée à travers l’application de règles prudentielles, la mise en place de mécanisme de contrôle et de surveillance contribue à la protection du système financier et au maintient d’un contexte sain.
Cependant les équilibres restent fragile, l’apparition de la désintermédiation notamment à travers le shadow banking et la difficulté de rupture des aléas moraux (contre exemple de Lehman Brothers) reste des points d’extrème vigilence qu’il convient de contenir au risque de voir des établissements disparaître et les Etats enclencher des politiques de socialisation des dettes.