Question 45 :Une entreprise doit-elle toujours rechercher son indépendance financière ?
Introduction :
Pour maintenir son activité et la développer une entreprise se doit d’investir. Pour ce
faire cette dernière dispose de ressources internes et externes. Les ressources internes
sont les capitaux propres augmentés des amortissements et dépréciations. Les
ressources externes correspondent à l’endettement global c'est-à- dire les dettes
financières.
Dans un contexte économique peu porteur, ou le maintien de l’activité a pris le pas sur le
développement, il est intéressant de se demander si l’indépendance financière est un
objectif à rechercher pour un chef d’entreprise en détaillant quels en sont les avantages
et les inconvénients.
I Avantages de l’indépendance financière
1) calcule et interprétation
L’indépendance financière est un indicateur utilisé en analyse financière pour déterminer
le niveau de dépendance d'une entreprise vis-à- vis des financements extérieurs,
notamment les emprunts bancaires. Plus ce ratio est élevé, plus une entreprise est
indépendante des banques.
a)Ratio autonomie financière = Capitaux propres (K social, les réserves dont
légale, le report à nouveau, résultat exercice) ÷ Dettes financières (dette à long
terme).
À noter : les dettes comprennent seulement les dettes supérieures à 1 an. Les
découverts, qui font partie de la trésorerie, ne sont pas considérés dans ce calcul.
Le ratio d'autonomie financière d'une entreprise calculé à partir des dettes doit être
supérieur à 1. Cela signifie que les capitaux propres de la société sont plus importants
que les dettes financières. La société peut donc couvrir ses emprunts bancaires avec ses
capitaux propres.
Si le ratio d'autonomie financière est inférieur à 1, les capitaux propres ne couvrent pas
l'ensemble des dettes contractées auprès des établissements bancaires. La santé
financière de l'entreprise est alors en danger, l'entreprise est trop endettée.
b) Ou Capitaux propres ÷ Capitaux permanents (k propre, dettes à
long terme)
Le ratio d'autonomie financière, calculé avec les capitaux propres et les capitaux
permanents doit être supérieur à 0,5.
Si les capitaux propres représentent plus de la moitié des capitaux permanents, cela
signifie que les dettes forment moins de la moitié des capitaux permanents. L'entreprise
peut ainsi couvrir ses dettes avec ses capitaux propres. La solidité financière de
l'entreprise n'est pas ébranlée.
Si les capitaux propres, en revanche, représentent moins de la moitié des capitaux
permanents, cela signifie que les dettes sont trop importantes par rapport aux capitaux
propres. L'entreprise ne peut plus faire appel aux banques pour financer ses
investissements, elle doit trouver une façon de restructurer son bilan.
2) La nécessité des fonds propres
Nécessité des fonds propres
=>pour garantir la solvabilité de l’entreprise
=>une réserve de sécurité permettant de faire face aux accidents d’origine interne ou
externe.
=>supporter les conséquences de la défaillance de clients importants ou de pertes de
marché
=> résister aux ralentissements conjoncturels, les entreprises peu endettées sont
avantagées par rapport à celles qui ont privilégié l’emprunt au détriment des fonds
propres.
=>selon le niveau d’endettement, les variations de taux d’intérêt ont une influence plus
ou moins grande sur les prélèvements financiers que les entreprises doivent supporter.
=>Permet également d’obtenir plus facilement, et à des conditions souvent plus
avantageuses, des emprunts pour financer des investissements nécessaires à leur
développement, voire à leur survie.
=>le chef d’entreprise maintient également le contrôle exclusif de la gestion de son
entreprise.
II Les inconvénients
Le recours à l’autofinancement et ainsi à l’indépendance financière trouvent ses limites
dans plusieurs situations
1) Le cout des fonds propres
Si le coût de l’endettement est relativement aisé à définir en référence au taux d’intérêt,
le coût des fonds propres est plus difficile à appréhender.
Les fonds propres résultent soit des apports externes, soit de l’autofinancement
accumulé. Or, le dividende n’étant pas obligatoire, il faut pourtant que l’entreprise,
prenne en compte l’exigence de rémunération que peuvent avoir les actionnaires au
regard de ce qu’ils obtiendraient d’un placement sur les marchés financiers. Le taux de ce
placement est un taux d’opportunité : « il représente la rémunération à laquelle les
actionnaires renoncent lorsqu’ils apportent des fonds dans l’entreprise ou lorsqu’ils
acceptent le maintien dans l’entreprise. Ce taux de rémunération est alors une estimation
du coût des capitaux propres. Dans un contexte actuel de taux bas, les financements par
emprunts peuvent devenir très vite judicieux. Un recours uniquement aux fonds propres
peut obérer la rentabilité globale de l’entreprise.
2) Les entreprises récentes
Les fonds propres ont, en tout état de cause, une importance primordiale pour le
financement des investissements chez les entreprises de création récente et/ou
innovantes, particulièrement exposées aux risques. De plus, durant la phase de
démarrage, elles ne peuvent généralement pas dégager assez d’autofinancement.
3) Le crédit et le recours aux actionnaires un effet de levier important
Il n’est pas judicieux pour une entreprise de rechercher une totale indépendance
financières s’il lui faut renoncer à certains projets. En effet dans une phase de
développement interne ou externe l’autofinancement peut ne pas suffire. Il est alors
important de trouver d’autres solutions de financement externes. De plus il peut être très
avantageux fiscalement de recourir au crédit les intérêts d’emprunts étant déductibles.
Conclusion :
Ainsi les entreprises, même si cela parait rassurant ne doivent pas obligatoirement
rechercher à tout prix leurs indépendances financières, mais plutôt rechercher la
structure optimal du capital. A chaque investissement correspond une stratégie
d’investissement qu’il est nécessaire d’étudier avec précaution. Celle-ci traduit le mode
de financement retenu, c’est-à- dire le choix entre autofinancement, recours à
l’endettement ou appel aux actionnaires. En théorie, les arbitrages possibles entre ces
différentes sources de financement sont multiples, même si, pour un certain nombre de
firmes, les contraintes, notamment institutionnelles, réduisent fortement les possibilités
de choix. Par exemple, les PME ont difficilement accès aux marchés financiers.