QUESTION 50: En quoi la consommation est-elle une variable économique clé?
La consommation caractérise l'acte d'un agent économique qui utilise ou transforme
des biens et services. Cette utilisation ou transformation provoque la destruction
immédiate ou progressive des éléments consommés. Elle joue un rôle déterminant
pour la croissance économique d'un pays, puisqu'elle assure les débouchés aux
entreprises et les incite à investir. En France, elle représente 60% du PIB.
D'un point de vue macroéconomique se pose la question de l'arbitrage pour favoriser
la consommation sans diminuer l'épargne. Car l'épargne permet quant à elle de
financer les investissements.
Pour analyser les comportements des agents en matière de consommation, les
économistes ont eu plusieurs approches successives. La fonction de consommation
keynésienne a été tout d'abord améliorée puis mise de côté pour avoir une approche
sur de nouvelles bases et nouvelles théories telle que celle du revenu perlant et celle
du cycle de vie.
La fonction de consommation keynésienne repose sur le fait que le revenu courant
est le principal déterminant de la consommation. Avec comme variable la propension
moyenne à consommer qui exprime la part du revenu consacré à cette dernière.
Néanmoins l'augmentation du revenu n'engendre pas un accroissement
proportionnel de la consommation. Dans cette approche une part de la
consommation est incompressible et s'y ajoute la propension marginale à
consommer, c'est à dire la part de l'augmentation du revenu qui y est affectée.
Dans les années 40 des tests ont révélé les limites de cette modélisation. Certains
économistes apportent alors des réponses aux imperfections de la fonction
keynésienne. Tout d'abord la prise en compte de la dimension sociale, tenant compte
de l'effet d'imitation. C'est à dire que les individus cherchent à imiter la
consommation des catégories supérieures. Avec une certaine stabilité de propension
moyenne à consommer dans le temps. Ensuite a été introduite la notion d'effet
cliquet, qui tient compte de la difficulté de réduire sa consommation lorsque le revenu
baisse.
D'autres économistes ont construit une autre approche de la consommation sans
tenir compte des bases keynésiennes. De cette approche sont nées les théories du
revenu permanent et du cycle de vie. Pour la première, le principe repose sur le fait
que la consommation d'un agent dépend de l'ensemble des ressources dont il peut
disposer durant toute la vie. Entre alors en compte les leviers de l'emprunt et de
l'épargne qui viennent compléter le revenu. La théorie du revenu permanent est
égale aux flux dont la valeur actualisée est égale à la richesse de l'agent.
La théorie du cycle de vie repose quant à elle sur le souhait des agents d'avoir une
relative stabilité de leur consommation durant toute la vie. Une première période est
compensée par l'emprunt, puis une seconde avec des revenus plus important qui va
ainsi augmenter leur richesse, puis une troisième où ils utilisent l'épargne constituée.
Cette approche vaut si les marchés permettent aux agents d'accéder aux leviers de
financements tel que l'emprunt. Dans les années 70, l'imperfection des marchés
permet de réintroduire l'analyse keynésienne.
Enfin la consommation au regard de la comptabilité nationale repose sur les
concepts de consommation finale et de consommation finale effective. La première
émanant des ménages est une opération de destruction plus ou moins rapide.
N'entre alors pas en compte les achats de bien immobilier par exemple, ni les
dépenses de santé pour la partie remboursée. La seconde intégrant l'ensemble des
biens et services quelque soit leur mode de financement. L'écart entre les deux
correspond à la consommation collective individualisable (remboursements sécurité
sociale, aides aux logement,etc...)
Dans toutes ces approches il est évident que le montant du revenu disponible est
l'élément déterminant de la consommation, cependant d'autres facteurs doivent être
pris en compte. Le revenu des ménages dont les revenus de transfert, la
composition du patrimoine (liquidité des actifs), la capacité d'endettement,
l'anticipation des ménages sur l'évolution des prix, les politiques économiques de
redistribution, les politiques fiscales et monétaires, les changements
démographiques, le niveau des biens et services collectifs.
La consommation est donc un élément clé de l'économie, à ce titre elle doit être
appréhendée avec l'autre élément qui y est lié, c'est à dire l'épargne (la part non
consommée) nécessaire au financement des agents de production. Entre alors en
jeu d'autres leviers d'arbitrages tel que les taux d'intérêts.